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Noir d'Ivoire







L’intrigue débute par l’assassinat, dimanche 18 juillet à 8h30, d’un restaurateur de tableaux mondialement connu pour ses recherches sur les pigments utilisés par Le Caravage. Son corps git, bras en croix, décapité, sur la plage arrière d’un navire appareillant depuis Ajaccio vers Marseille. Cet expert escortait cinq toiles du Musée Fesch, d’une valeur de 6 millions d’Euros, pour consolidation des cadres et divers rafistolages dans ses ateliers phocéens.

Mon personnage principal surnommé par sa hiérarchie Carl le Mat, colonel du GIGN, est en congé annuel au moment des faits. Il se retrouve seul policier à bord et sans aucun mandat officiel pour enquêter. Qu’à cela ne tienne, il récupère le maximum d’indices avant que le « Napoléon Bonaparte » ne ré-accoste. Un « flic cafteur de truands » ne tarde pas à compliquer la tâche des policiers de la JIRS d’Ajaccio enfin parvenus sur le bateau. La victime n’est pas celle escomptée par les commanditaires du tueur. Deux affaires se superposent. Trois pistes parmi les plus grands collectionneurs mondiaux restent à explorer…

L’idée de ce thriller s’est imposée à moi lors de l’évaluation des fortunes gigantesques « investies » après la vente aux enchères de la collection Yves Saint Laurent / Pierre Berger. À cette occasion un faux amateur de bronzes chinois fit grimper l’encan, d’un lapin et d’un rat, jusqu’à des sommets himalayens… Et les sommes dues ne furent jamais acquittées par le mystérieux surenchérisseur ! Les fortunes amassées dans l’art sont telles, qu’une arnaque à un milliard d’Euros va se produire incessamment dans un Port Franc sous Douane. La création artiste s’est transformée, contrairement aux valeurs boursières fluctuantes, en placement mirobolant aux plus values transcendantales exonérées d’impôts.

Pour ce roman j’ai choisi de cibler Le Caravage. Cet artiste emblématique de la Renaissance par ses origines, sa vie et sa mort, constitue une énigme itérative de nos jours. Sur les 300 toiles que les experts lui attribuent, ce maître incontesté du clair-obscur n’en a signé qu’une seule : celle de la décapitation de Saint Jean Baptiste en trempant son pinceau dans le sang giclant par saccades de l’égorgement. Pendant trois siècles les peintures de ce génie, uniquement appréciées par nombre de prélats, sont restées cloîtrées dans un incompréhensible anonymat. Ces chefs d’œuvres réapparus en 1921, grâce à Roberto Longhi, ont ouvert la porte aux rumeurs et aux convoitises les plus invraisemblables.

Le mode opératoire du thriller m’a séduit pour sa bipolarité hybride. La mécanique électrique impulse l’intrigue, en suivant scrupuleusement l’architecture codifiée du polar, tandis que la chaudière thermique s’autorise des digressions socioculturelles. L’ajout aux trois dimensions habituelles de profondeurs étouffantes, et d’altitudes vertigineuses, accroît la force de pénétration de ce genre littéraire.

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